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Page:Grille - Venale moeurs modernes.djvu/215

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puisse les accepter ? Elle n’a que des doutes, et déjà, elle se désespère. Si vous ne pouvez vous donner à elle tout entier, comme elle se donne tout entière, ne craignez aucun éclat… brisons ce mariage… tout vaudra mieux que la vie qui vous serait faite à tous les deux !

— Jamais je n’y consentirai, répliqua énergiquement le jeune homme. Si vous n’avez pas égard à la douleur que cela lui causera, apprenez-lui tout… mais je vous préviens que je plaiderai ma cause, et je suis sûr d’obtenir son pardon !

L’image éperdue d’Yvonne revint devant les yeux de Suzanne. Robert avait raison ; elle l’épouserait quand même, leurrée et entraînée d’amour, quitte à pleurer, plus tard, toutes les larmes de son corps ! attachement de cœur et des sens où ses vingt-deux ans la jetaient sans défense et sans réflexion possible. Alors, il valait encore mieux se taire, ne pas jeter une désunion, un reproche, une crainte irréparable dans