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Page:Grille - Venale moeurs modernes.djvu/222

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paix de la pièce où elle entrait. Elle s’assit sans mot dire, cherchant ses paroles. Sa pudeur d’honnête femme étranglait sur ses lèvres les mots qui lui venaient ; tandis que Germaine se taisait, seulement occupée de son ouvrage.

— Je quitte M. Champanel, commença-t-elle, avec embarras. Nous avons eu ensemble une conversation… une explication plutôt, qui m’a beaucoup émue, tu le vois… Il faut tout mon courage et la nécessité pour que je t’en demande une semblable…

Germaine eut un petit rire, fouillant du regard la physionomie contractée de Mme Leydet.

— Mon Dieu, comme tu es mélodramatique, ma pauvre Suzanne !… Voyons, aborde-la ton explication, je suis prête à te répondre.

Depuis le matin, Germaine était très gaie. Elle s’était réveillée avec des idées couleur de rose, dans un vague souvenir très doux ; mélange de la soirée parfaitement réussie