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Page:Grille - Venale moeurs modernes.djvu/223

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et de la sensation aiguë d’amour ressentie, et ignorée jusque-là. Elle éprouvait un orgueil de son esprit dispos, de son teint frais et reposé auprès des embarras douloureux qui se reflétaient sur la face de Suzanne, meurtrie des fatigues physiques et morales des dernières vingt-quatre heures.

Mais, ce bonheur souriant exaspéra brusquement Suzanne, précipitant l’expression des sentiments de colère qui la remplissaient.

— Écoute ! cria-t-elle avec indignation, si je ne sais quel ton prendre avec toi, c’est que je suis une honnête femme et que je n’ai pas l’habitude des saletés dans lesquelles tu vis !… j’avais la bonté de te ménager, de rougir pour toi de ce que j’avais à te dire… Mais, puisque les préparations t’ennuient, je veux bien les laisser de côté ! — Je sais que pendant que je n’étais pas ici, tu as fait tout ce que tu as pu pour arracher Robert à Yvonne !… Je sais que, cette nuit, tu as été à lui, bravant tout pour je ne sais quel but ou quelles satisfactions malpropres !