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Page:Grille - Venale moeurs modernes.djvu/228

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par tout le monde ! Et, un jour viendra peut-être où, toi, tes enfants et ton mari qui se pique de vouloir être célèbre, auront besoin de moi. Alors tu viendras me trouver, humble et souriante, tâchant de me faire oublier les menaces que tu m’as faites tout à l’heure !… Car, moi et mon mari, qui n’aura garde de se priver de mon appui, nous avons un pouvoir très grand, indiscuté, sais-tu ? — Tu as cru pouvoir facilement marcher sur moi parce qu’il y a un mois, dans la terreur de reconnaître mon amant dans le fiancé d’Yvonne, j’ai été faible et stupide !… j’ai pleuré, j’ai divagué, je le reconnais… et j’étais sincère, car ce coup du hasard m’avait anéantie, je voyais la chute de tout ce que j’avais bâti, et je l’avoue, j’ai cru un instant à la réalité des châtiments !… Mais, depuis, j’ai beaucoup réfléchi, les événements ont marché, et j’en suis arrivée à considérer cette rencontre comme un fait heureux pour moi !… Jusqu’ici je n’avais vu dans l’amour qu’un moyen, souvent pénible, de me procurer le luxe