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Page:Grille - Venale moeurs modernes.djvu/260

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Suzanne appuya sa main sur le bras de Robert dans un geste de prière.

— Écoutez ! je veux la voir ! je veux aller chez elle ! Il faut que je sache tout… Je veux savoir comment il a pu… comment il a osé !… Venez avec moi, n’est-ce pas ?

Robert hésitait — l’agent s’interposa :

— Pardon, fit-il, je ne puis pas vous laisser partir sans que vous fassiez une déclaration, et puis vous avez le corps à réclamer.

— Eh bien, décida Suzanne, Robert, vous resterez ici, j’y vais seule — La réclamation, toutes les démarches, il me semble qu’il faut que ce soit son mari qui les fasse — nous nous retrouverons tout à l’heure boulevard Malesherbes et nous chercherons comment l’avertir, puisqu’il ne peut encore rien savoir.

Et, vivement, sans un regard à cette chambre sinistre qui la torturait, elle courut retrouver la voiture. Quand elle jeta l’adresse au cocher, un vide, un émoi se fit dans son cœur à quelles existences inconnues allait-