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Page:Grille - Venale moeurs modernes.djvu/272

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elle posa la main de son fils sur son front, s’affolant des visions qui lui revenaient. Pourtant, le contact glacé de la main du cadavre sembla la calmer un peu. Elle prit une lettre sur une table et la tendit à Suzanne. Avec effort, la voix comme brisée, elle dit, faiblement :

— Voici la lettre qu’il me laissait… je ne l’ai lue que tout à l’heure… lisez.

Rendue muette et bouleversée du désespoir de cette mère, Suzanne s’approcha de la fenêtre et lut. L’écriture était difficile, irrégulière, et les larmes coulant de ses yeux la gênaient : — « Ma chère mère, je ne sais pas si tu me reverras. Tu sais la passion qui m’unit à Germaine. C’est faiblesse de ma part, ingratitude envers toi, mais je ne puis réagir. Si je ne puis la décider à être toute à moi dans l’avenir et si je ne puis obtenir des gages certains de cette promesse, je suis décidé à nous tuer ensemble. Si elle ne veut pas être à moi, elle ne sera à personne. Pardonne-moi, ma chère