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Page:Grille - Venale moeurs modernes.djvu/271

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il avait découvert son nom et son adresse véritables. Jusque-là, il avait respecté sa défense et jamais il n’avait cherché à la connaître. Mais, à présent, rien ne pouvait lui défendre d’essayer à la revoir, c’était plus fort que lui ; — pourtant, il balança à se présenter chez elle. J’ai essayé de l’en dissuader, car je prévoyais des catastrophes, mais je n’avais plus aucun pouvoir sur lui ! — Hier, enfin, il l’a revue ! hier !

Une nouvelle suffocation la reprit, l’affre des événements si proches l’étreignant.

— Hier, il m’a embrassée… il y avait longtemps que cela ne lui était arrivé… il avait une joie fiévreuse… il l’avait vue… il lui avait parlé, il lui avait persuadé de venir encore… Il espérait la forcer de l’aimer encore. Il tâchait de se persuader qu’il ne l’avait pas seulement effrayée, qu’il l’avait touchée. Peut-être voulait-il aussi m’abuser ! — Enfin, le soir, il est parti, il m’a embrassée encore, et je ne l’ai plus revu vivant !

Sa voix s’éteignit, et, revenant près du lit,