Page:Grille - Venale moeurs modernes.djvu/33

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

médecin, déjà connu dans un milieu scientifique, l’intéressait comme un passionné de travail, un homme à principes fermes et forts, un solide appui dans la vie ; mais aucun sentiment passionné ou seulement tendre ne l’attirait vers lui.

Leurs noces s’étaient accomplies avec le froid enthousiasme, l’amour maladroit qu’un homme et une femme, seulement amis, s’efforcent d’éprouver l’un pour l’autre, gênés de ces premières expansions, se hâtant d’arriver à une tranquille intimité conjugale.

Au bout de quelques années, Suzanne s’apercevait que les grandes qualités de son mari avaient de réels revers. Cela lui fut d’autant plus pénible, qu’ayant étudié le jeune homme sans passion avant le mariage, elle croyait avoir tout compris de son caractère.

Sous des dehors très doux, Philippe avait une volonté immuable, et son esprit de domination s’étendait aux plus minces sujets. Il imposait ses idées sans rudesse, sans dis-