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Page:Grille - Venale moeurs modernes.djvu/34

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cussion, mais avec l’irrésistibilité de la force continue.

Il aimait sa femme parce qu’elle s’était faite sienne, entièrement dévouée à lui et à ses enfants, que seuls il adorait avec un dévouement passionné, la moindre rébellion de Suzanne l’aurait désaffectionné.

Elle s’était d’abord heurtée à la ténacité de son mari ; puis, comprenant qu’elle devrait céder ou le mariage se dissoudre, elle avait fait abnégation d’elle-même, réservant seulement sa force pour des désaccords sérieux. Elle n’en avait pas eu besoin, les impulsions de Philippe étaient généralement justes, et le hasard les aidant, jamais le mari et la femme n’avaient eu une idée contraire dans un cas important. Mais dans les mille détails de la vie, Suzanne avait dû souvent raisonner son courage pour s’imposer des acquiescements continuels, pour supporter gaiement l’irritante obligation de toujours céder, quel que soit son désir, quelque conviction que l’on ait.