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Page:Grille - Venale moeurs modernes.djvu/37

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dans son propre intérieur, elle avait suivi sa sœur, obtenu plus tôt ses confidences, au moment où la jeune femme souffrait encore de l’abandon de son mari, elle aurait pu la ramener à la vie bourgeoise tranquille et dévouée, qui, aux yeux de Suzanne, était le seul idéal possible pour une femme.

Était-il trop tard maintenant ? Évidemment oui. Avec le flair de la femme complètement honnête, Suzanne devinait un changement total dans sa sœur ; et, inquiète, elle cherchait si le mal n’était pas plus grand que Germaine ne l’avouait.

Des paroles de sa mère lui revenaient, dont elle avait souvent reconnu la justesse. « Une femme inoccupée devient forcément une mauvaise femme, travaillez toujours et ne pensez guère, mes enfants, » disait la vieille Mme Duterroir en rajustant ses lunettes.

Pendant toute leur enfance et leur jeunesse, leur mère avait continuellement mis un ouvrage ou un livre entre leurs mains ; toujours, on leur avait donné une occupation