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Page:Grille - Venale moeurs modernes.djvu/38

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manuelle et intellectuelle. Il arrivait que Suzanne et Yvonne seules en profitaient ; Germaine restait oisive, rêvant, son ouvrage tombé sur ses genoux, ou ses yeux suivant les lignes du livre sans les comprendre.

Mille détails de l’enfance de Germaine se pressaient dans la mémoire de Suzanne, ajoutant à ses doutes.

À douze ans, Germaine très jolie, nubile, un corps de femme déjà, ne pensait qu’aux hommes, avec des curiosités qui la jetaient à lire, en cachette, fiévreusement, des livres à son père ; des traités d’histoire naturelle, des traductions grecques et latines qui promettaient des révélations que ses sens, trop précoces, réclamaient.

Plus tard, elle avait eu comme un dégoût de ces lectures trop crues, de ces vérités qui déchiraient sa volupté naissante, lui montrant les réalités tristes, cruelles et accablantes de la vie. Elle s’était passionnée pour les romans. Si M. Duterroir éloignait sans pitié la littérature nouvelle qu’il esti-