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Page:Grille - Venale moeurs modernes.djvu/47

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Puis, avec un regard à sa sœur, elle ajouta en souriant :

— Et je crois que je n’aurai pas besoin de beaucoup plaider pour lui ?

Yvonne baissa la tête, une rougeur visible courut sous sa peau de blonde, tandis que ses doigts remuaient, sans y penser, les jetons d’ivoire.

— C’est vrai, dit-elle franchement, je l’accepte, et, je t’avoue que je suis heureuse… bien heureuse de ce mariage… De toutes les façons… je le crois un homme honnête et loyal… puis, j’ai vingt-deux ans, et, surtout, je suis profondément soulagée de quitter cette maison et la vie qu’on y mène.

Et, tandis qu’une tristesse assombrissait sa physionomie ouverte, elle répondait en hâte à l’interrogation de Suzanne.

Non que Germaine ne l’aimât pas ! au contraire, elle la comblait de cadeaux, d’attentions, de tendresse ; jamais elle n’avait pu croire qu’elle fût de trop dans la maison. Sincèrement, Germaine s’était donné beau-