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Page:Grille - Venale moeurs modernes.djvu/49

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tenir un luxe qu’elle ambitionnait toujours plus grand que ses ressources.

Quelquefois, la force manquait à Germaine, malgré sa souple et forte organisation ; et, retenue au lit un jour ou deux, par une courbature générale, une fièvre intense, un brisement de tout son être, elle avait des crises de larmes, des désespoirs, des terreurs. Elle se voyait gravement malade, morte bientôt, et perdait la tête ; c’étaient des scènes qui terrifiaient Yvonne, lui laissant une émotion bien longtemps après que Germaine avait tout oublié, se rejetant joyeusement dans le tourbillon sitôt la crise passée.

Ensuite, Yvonne était sûre que Germaine avait des dettes. En fille sérieuse, habituée à compter, elle donnait des chiffres, détaillant les gages des trois domestiques, ceux de l’institutrice, le cocher, la voiture et les chevaux loués, il est vrai pour l’hiver, mais qui n’en constituaient pas moins une forte dépense. En ajoutant l’appartement, les toilettes, les réceptions, les voyages, le mon-