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Page:Grille - Venale moeurs modernes.djvu/63

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pékin rose avec la jupe aux lourdes fleurs d’argent ; une autre, dont les draperies molles de surah bleu pâle découvraient de larges raies de satin brodées de boules de lapis-lazuli. Et, malgré elle, Suzanne s’intéressait à ces étoffes soyeuses, douces au toucher et aux yeux, à ces couleurs harmonisées, ces teintes pour le soir qui gardent une pâleur maladive et sympathique le jour.

Germaine atteignait toujours des robes qui s’étalaient sur des chaises ; la grande table se couvrait de dentelles, de passementeries, de rubans lamés d’or reluisant sous l’éclat du soleil qui traversait les feuilles vertes des palmiers rangés devant la fenêtre. Elle sortait aussi des fleurs artificielles, en longues grappes entourées de feuilles, admirables de vérité, dont elle faisait ressortir l’éclat, les posant d’une main habile dans les plis nacrés des étoffes.

Ensuite, c’étaient, dans des papiers de soie d’une blancheur transparente, des satins pâles, des moires aux dessins changeants