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Page:Grille - Venale moeurs modernes.djvu/86

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lâcheté de ta part… un calcul odieux… Ah ! je te comprends ! de cette façon, tu te débarrassais facilement, et du monde, et de l’amant !… En effet, ceux qui aiment, le monde les surprend bien vite… des regards qui se cherchent… une étreinte trop tendre, cela se remarque !… puis, l’amant est souvent gênant… il est jaloux… il s’implante dans la vie d’une femme comme s’il lui était quelque chose ! tandis que tu réglais les heures de tes ivresses selon le prix que l’on te comptait… Tu sortais de ses bras à l’heure dite, et, jusqu’au moment où il te fallait reprendre le joug de ton métier, tu étais libre et tranquille !… Ici, tu jouais l’honnête femme… on te respectait, et tu avais le cœur paisible !… Ce n’était pas mentir cela ?… Je te le répète… je te pardonnerais peut-être, si tu m’avais dit : « C’est vrai, j’ai aimé, j’ai failli, mais c’est une folie dans une heure d’abandon qui m’a envahie, et je ne puis me reprendre. » — Tandis que tu n’as pas un mot d’amour ni de tendresse !… Robert n’a été