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Page:Grille - Venale moeurs modernes.djvu/85

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l’amour, reprit Suzanne, très émue. Mais je puis la comprendre… tandis que tu me laisses croire une chose impossible… Tu t’es vendue pour subvenir à tes besoins de fille, à ton amour des jouissances, à ton appétit de luxe et de faux brillant ?… Tu t’es vendue pour accrocher des loques à tes murs, pour te couvrir de chiffons qui ne laissent même pas la place à ton fils de t’embrasser !

— Tu t’es vendue ! répéta-t-elle avec un gémissement sourd. Mais alors, qui es-tu ?… Car, tu n’es pas ma sœur, je te renie !… Je ne veux pas que notre mère ait eu une créature comme toi parmi ses filles !

Germaine, vaincue, pleurait silencieusement, un bras replié sur la figure, tous les souvenirs d’honnêteté stricte de son enfance s’emparant d’elle pour l’accabler.

Après avoir respiré, Suzanne reprit, transfigurée, belle de toute son indignation :

— Tu me dis que tu ne voulais rien connaître de ton amant ?… C’est une dernière