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Page:Grille - Venale moeurs modernes.djvu/96

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au feu, la tête cachée dans l’ombre du grand fauteuil dans lequel elle était assise.

— C’est de ton mari ? demanda Yvonne.

Sa voix mal assurée résonnait péniblement dans le silence du salon. Suzanne ne répondit rien, la jeune fille n’insista pas ; baissant la tête sur un livre qu’elle ne lisait pas, tournant les pages irrégulièrement, quand une honte la prenait qu’on ne s’aperçût de ses distractions.

Germaine travaillait assidument, sans un regard. Courbée sous la lampe, elle piquait des paillettes d’or sur un carré de satin.

La lettre était de Robert, et Suzanne la relisait sans pouvoir se décider : — « Chère madame, on vous a sans doute tout dit. Mais, je vous en supplie, avant de prendre un parti irrémédiable, consentez à m’entendre. Je connais votre caractère droit et ferme, et je suis sûr que vous jugez impossible de donner suite au projet de mariage que vous aviez bien voulu accueillir. Cependant, je crois que vous m’estimez