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Page:Grille - Venale moeurs modernes.djvu/95

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avec attention les indices qui pouvaient lui découvrir ce qui se passait.

Le reste de la journée se traîna, dans une gêne, chacune poursuivant une idée qu’elle taisait. Le dîner parut long. Baby Jean était chez des amis, Georges s’était excusé, et, Germaine abattue, n’eut pas même un sourire à l’explication embrouillée qu’il crut devoir donner de son absence, devant Suzanne.

Ensuite, dans le fumoir, la soirée commença, accablante, coupée par la banalité de quelques phrases jetées, de loin en loin avec effort, par les femmes absorbées.

On avait servi le café ; personne n’y touchait. L’âcre senteur qui montait des tasses froidissantes se mêlait au parfum fade se dégageant des tentures d’orient chauffées par les vapeurs lourdes du calorifère. Aucun bruit extérieur ne traversait les portières épaisses, et le calme de la pièce devenait un malaise.

Le courrier du soir apporta une lettre à Suzanne qu’elle lut longuement, les pieds