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Page:Grillet - Les ancêtres du violon et du violoncelle, 1901,T1.djvu/117

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De tous giex sot à grand planté
Plain fu de débonnaireté.
Parce qu’il ert de si bon sens
Disoienl li gent à son tens.
Que il est Dex des jugléors
Et Dex de tos les chanteors.

(Roman de Brut.)

Quand les jongleurs étaient en nombre, ils alternaient, se partageaient la besogne :

Après se levon li junglar
Cascus se volt faire auzir.

. . . . . . . . . . .


L’us mena harpa, l’autre viula
L’us flautella, l’autre siula ;
L’us mena giga, l’autre rota
L’us diz los mots e l’autr’els nota.

(Gibaud de Cabrera, Roman de Flamenca.)

Le troubadour Perdigos était à la fois poète, chanteur et viéleur :

Perdigos fo joglar e sap tro ben violar e trobar e cantar.

Et Pons de Capdueil également :

Pons de Capduilh e trobara e violara e cantara be.

C’est un viéleur, nommé Bierre de Sygelart, que Gautiers de Coinsi fait figurer dans la poétique légende : Du cierge que Nostre-Dame de Rochemadour envoia seur la vièle au menestrel qui viéloit et chantoit devant s’ymage. Ce ménestrel ne passait jamais devant une image de la Vierge sans y prier et sans chanter :

Ouant oroison a dite et faite,
Sa vièle a dou fuerre traite :
L’arçon as cordes fait sentir
Et la vièle à retentir ;