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Page:Grillet - Les ancêtres du violon et du violoncelle, 1901,T1.djvu/138

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l’entrée une belle chambre, et au dessoubs, des bancs à lits, au premier desquels fut couchée la pauvre femme paralytique et n’en bougea jusques à son décès. Ils ordonnèrent que ce lieu seroit dorénavant appelé l’hôpital de Saïnt-Julien et de Saint-Genès[1] et pendirent une boiste à la porte de l’entrée, pour recevoir les aumosnes de ceux qui y auroient dévotion[2] ».

Saint-Julien a sa légende :

« C’est celuy lequel après avoir longuement voyagé, s’en revint en sa maison, et trouvant deux personnes couchez en son lict, pensa que ce fut un adultère couché avec sa femme, et les tua tous deux. Et s’estoient ses père et mère, que sa femme avait charitablement receus pendant qu’il estoit absent. Après avoir cognu sa faute, il prend congé de sa femme pour s’en aller en pays incognu pour faire pénitence le reste de sa vie. Mais elle ne voulut l’abandonner, et s’en allèrent tous deux auprès une rivière fort dangereuse à passer, où ils bastirent un petit hospital pour recevoir les pauvres, et firent un basteau pour passer l’eau à ceux qui se présenteroient. Faisant cet office, il mérita recevoir nostre Seigneur en forme de ladre, lequel luy annonça son péché luy estre pardonné, et incontinent se disparut. C’est pourquoi il est figuré au milieu du basteau, pendant que S. Julian et sa femme avironnent. Et est le vray patron dudit Hospital de Paris[3]. »

Saint Genès ou Genest, mime romain, était, par sa profession, le patron naturel de la corporation. Voici le passage que lui consacre du Breul :

  1. Cet hôpital était situé autrefois rue Jehan Paulée, depuis rue ou cour du Maure, sur l’emplacement du n° 90 de la rue Saint-Martin.
  2. Du Breul, déjà cité.
  3. Ibid.