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Page:Grillet - Les ancêtres du violon et du violoncelle, 1901,T1.djvu/19

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cher de l’importance au nombre et à la disposition des cordes, ainsi qu’à l’emplacement du chevalet ? Si l’on ajoute à cela les proportions souvent minuscules du personnage représenté, on ne doit pas être surpris que l’instrument dont il se sert, devenant un accessoire, ne conserve plus que ses grandes lignes.

Aussi n’est-il pas étonnant de rencontrer des instruments à archet sans archet, d’autres sans cordes ou avec une seule corde au lieu de trois ou de quatre ; quelquefois, il n’y a pas de chevalet, ou bien celui-ci se trouve placé d’une façon fantaisiste entre l’archet et les doigts de la main gauche. Bien heureux quand les chevilles sont figurées par des trous, car il est alors possible d’en connaître le nombre, et, par suite, celui des cordes.

Les miniatures des manuscrits, les verrières ainsi que les peintures offrent les mêmes défauts que les sculptures. Du reste, nos artistes modernes ne sont pas beaucoup plus fidèles copistes que leurs devanciers, et de ce fait nous aurons plusieurs exemples à signaler.

Quant aux dessins, ils sont exacts lorsqu’ils proviennent d’ouvrages techniques, mais on a bien souvent à y regretter l’absence de profil des instruments qui y sont généralement reproduits de face ; de sorte que l’on ne peut pas toujours se rendre compte si leur caisse de résonance était à fond bombé ou plat.

Faut-il en vouloir à ces braves artistes de toutes ces petites imperfections ? Assurément non, et malgré les ennuis qu’ils causent par leur manque de fidélité, on doit, au contraire, leur savoir beaucoup de gré et les remercier de nous avoir laissé des documents, aussi incomplets qu’ils soient.