Page:Grillet - Les ancêtres du violon et du violoncelle, 1901,T1.djvu/20

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Les anciennes poésies étaient également intéressantes à consulter, car les instruments de musique y sont quelquefois cités ; seulement le mot violon ne s’y rencontre jamais et il arrive qu’un même instrument y porte plusieurs dénominations différentes. Malgré cela, grâce à l’étymologie des mots, on sut bien vite les noms portés par les instruments de musique pendant le Moyen Âge et la Renaissance.

Connaître les noms et les formes des anciens instruments n’était pas tout : il fallait encore découvrir leur origine, savoir d’où ils venaient, trouver le pays où l’on avait eu, pour la première fois, l’idée de mettre les cordes en vibration par le frottement d’un archet.

La tâche était ardue, aussi les théories les plus diverses furent-elles émises, et le violon ne tarda pas à avoir un nombre très respectable de pays d’origine.

Un voyageur, un missionnaire, parcourait-il une contrée peu connue, s’il y voyait un indigène en train de racler sur une noix de coco ou sur un morceau de bois mal dégrossi, de suite il déclarait que c’était là le violon primitif, et cela, sans la moindre hésitation, sans se demander s’il se trouvait en présence de l’original ou d’une grossière imitation.

II

L’Inde est un des premiers pays auquel on fit l’honneur de l’invention de l’archet. Cette opinion avait une certaine vraisemblance, la civilisation indienne étant une des plus anciennes, et le ravanastron, grossier instrument à archet, dont la table d’harmonie est faite avec une peau de serpent