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Page:Grillet - Les ancêtres du violon et du violoncelle, 1901,T1.djvu/224

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pas de légèreté. Quant à la corde pédale ou bourdon, que nous avons déjà vue sur le crouth et sur la vièle, et que nous retrouvons, disposée de la même façon, à une distance de neuf ou dix siècles, elle montre, une fois de plus, l’intime parenté qui existe entre les instruments à archet, à éclisses et à manche :

Une viole, dont les échancrures sont un peu plus profondes, mais très ouvertes, se trouve sur la miniature qui sert de frontispice au superbe Psaultier de René II,
viole à six cordes
Doten-Dantz (xve siècle).
duc de Lorraine (fin du xve siècle), qui est à la bibliothèque de l’Arsenal. Montée de quatre cordes, passant toutes sur la touche, les ouïes sont figurées par deux rosaces découpées dans la table d’harmonie au-dessous des cordes. Le cheviller est renversé, et les chevilles sont placées sur les côtés. L’archet, très primitif, est tenu à pleine main par le musicien.

Un instrument semblable se voit aussi sur une gravure des Antiquités judaïques, de Flavius Josèphe, édition de 1754. Le musicien qui en joue est à côté d’un joueur de luth et se trouve derrière David, qui joue de la harpe devant l’Arche.

Le spectre du Doten-Dantz (xve siècle) que nous donnons tient une viole sans échancrures, avant un grand trou rond au-dessous des cordes, en guise d’ouïes, il n’y a pas de