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Page:Grillet - Les ancêtres du violon et du violoncelle, 1901,T1.djvu/314

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II

Parmi les premiers, nous trouvons le ravanastron de l’Inde, dont nous avons déjà longuement parlé dans l’Introduction de cet ouvrage, et qui passe pour avoir été inventé par Ravana, cinq mille ans avant l’ère chrétienne. De l’Inde, il s’est répandu en Chine, où il porte le nom de " r’jenn ». Celui qui est reproduit ici a été rapporté du Tonkin par le général Bichot, et fait aujourd’hui partie de notre collection particulière.

Monté de deux cordes de soie, il mesure :

Longueur totale de l’instrument 
0m,440
Hauteur de la caisse ou tambourin 
0m,110
Diamètre du tambourin 
0m,055

C’est le ravanastron que les minstrels font entendre dans les Music-Halls sous le nom de violon-chinois, et que le plus souvent ils construisent eux-mêmes, vu sa grande simplicité.

Il ne se compose en effet que d’un tout petit tambourin, fait d’un morceau de bois creusé, et recouvert, à une seule de ses extrémités, par une peau de serpent tendue, qui remplit les fonctions de table d’harmonie. Le manche, tige de bois, carrée dans le haut à l’emplacement des deux chevilles servant à tendre les cordes, est arrondi ensuite jusqu’au tambourin, qu’il traverse de part en part et qu’il dépasse suffisamment pour qu’on puisse y accrocher les deux cordes, lesquelles passent sur un petit chevalet appuyé sur la peau, qui sert de table. Et c’est tout.

Pour le construire, les indigènes ne suivent aucune règle et se laissent guider par leur fantaisie. Ils se préoccupent fort peu de la quantité d’air que doit contenir la caisse, aussi trouve-t-on des ravanastrons de toutes dimensions, avec des tambourins plus ou moins grands, dont les bords sont pres-