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Page:Grillet - Les ancêtres du violon et du violoncelle, 1901,T1.djvu/37

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apportée à l’instrument primitif consiste dans le dégagement du manche, obtenu par la suppression de l’encadrement qui l’entourait. De même que le crouth, la vièle et la rote sont toujours montées d’un assez grand nombre de cordes et, de plus, elles ont, ainsi que le crouth à six cordes qui sera décrit plus loin, des bourdons ou cordes basses, attachées en dehors du manche et ne passant pas au-dessus de la touche. La vièle était donc un dessus de crouth, et il est probable que la rote avait conservé ce nom, qui est le diminutif de chrotta, parce qu’elle était presque de même taille et se jouait de la même façon que le crouth.

Dans le deuxième groupe, composé de la rubèbe et de la gigue, instruments qui dérivent de la lyra, le manche n’est pas complètement dégagé et a plutôt l’air d’être la continuation de la caisse de résonance, qui est à fond bombé, sans éclisses, à peu près comme celle de la mandoline. Il est bon aussi de faire remarquer que la lyra n’avait qu’une seule corde, et que ses dérivés, la rubèbe et la gigue, n’étaient montés que de deux ou de trois cordes au plus.

Ces deux instruments n’ont jamais changé de nom et se sont toujours appelés : rubèbe ou rebec et gigue. Il n’en a pas été de même pour ceux du premier groupe, auxquels on a donné celui de viole, vers la fin du xive siècle.

Les violes étaient très nombreuses, il y en avait de différentes dimensions ; mais qu’elles fussent petites ou grandes, toutes étaient construites d’après les mêmes principes et formaient ce que l’on peut appeler une famille. L’instrument, devenu plus élégant, plus facile à jouer, se composait toujours d’une caisse sonore plate, avec des échancrures sur les côtés et d’un manche dégagé.

Ces échancrures, que l’on remarque déjà au xiie siècle,