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Page:Grillet - Les ancêtres du violon et du violoncelle, 1901,T1.djvu/38

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sur la rote du chapiteau de Boscherville, n’ont été pratiquées que beaucoup plus tard sur la caisse des vièles de petite taille, qui se jouaient, soit appuyées contre la poitrine ou placées sous le menton comme le violon ; or, ce détail ne se voit pas avant la fin du xive siècle, ou le commencement du xve siècle. Cela tient à ce que la caisse de la rote étant beaucoup plus large, il aurait fallu un chevalet extrêmement haut pour éviter que l’archet ne frottât sur les bords de la table en même temps que sur les cordes ; tandis qu’avec les petites vièles, cet inconvénient était moins grand.

Le violon, qui n’est qu’un pardessus de viole modifié et simplifié, fit son apparition pendant la première moitié du xvie siècle. Ses débuts furent très pénibles, on ne le considérait que bon pour faire danser et remplacer avantageusement le rebec et la gigue. Il attendit plus d’un siècle avant d’être admis à faire partie des concerts, et à entrer bien modestement dans l’orchestre où il joue aujourd’hui un rôle si brillant. Ses dérivés, l’alto, le violoncelle et la contrebasse, durent faire antichambre encore plus longtemps, car les violes ne pouvaient consentir à leur céder la place.

Les ancêtres directs du violon sont donc : le crouth, la vièle à archet et la viole. Quant à la lyra, la rubèbe, la gigue et les instruments similaires de l’Orient, ils n’ont que l’archet de commun avec lui.

Ce sont tous ces instruments qui vont être présentés individuellement ici, avec les raisons des transformations successivement apportées au crouth primitif, et qui ont permis d’en faire un instrument aussi parfait que le violon.

La trompette marine, qui a servi de basse au rebec et à la gigue, et les instruments à archet de l’Orient y figureront