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Page:Grillet - Les ancêtres du violon et du violoncelle, 1901,T1.djvu/81

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On dansait au son de la vièle :

Ce fut en mai,
Au dous tems gai
Que la saison est belle ;
Main me levai
Joer m’alai
Lez une fontenelle ;
En un vergier
Clos d’eiglentier
Oï une vièle ;
Là vie dansier
Un chevalier
Et une damoiselle.

(Moniot, de Paris.)

Les harmonies que l’on faisait sur la vièle embellissaient les mélodies :

Harpes sonnent et vièles
Qui font les mélodies bêles.

(Roman du Renard.)

On pratiquait aussi le déchant sur la vièle :

Cil jugleor viellent lais
Et sons et notes et conduis.

(Roman de la Violette.)


car, selon Francon de Cologne, le conduis (conductus) était une sorte de déchant dans lequel la mélodie ou partie principale était improvisée par le déchanteur, et la partie qui formait le déchant proprement dit, c’est-à-dire celle qui découlait de la première, appelée souvent ténor, était avec ou sans parole, suivant qu’elle devait être chantée ou exécutée sur un instrument.

Quelques auteurs lui donnent le nom de viole :

Devant eux font li jugleor chanter,
Rotes, harpes et violes soner.

(Roman de Garni.)