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Page:Grillet - Les ancêtres du violon et du violoncelle, 1901,T2.djvu/105

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des violons et n’avaient ni la pensée ni la puissance de s’émanciper au delà… Aussi le seul tour de force qu’ils se permettaient de loin en loin, et il était prodigieux, consistait à donner l’ut sur la chanterelle par la simple extension de l’auriculaire[1]. »

L’expression : gare l’ut ! était en effet passée à l’état de proverbe, et s’il était donné aux instrumentistes de Lully d’entendre les virtuoses de nos jours, ils seraient sans doute bien surpris et ne pourraient en croire leurs oreilles.

éclisses d’un violon d’a. stradivari
(1677).

Il y a cependant lieu d’être étonné, quand on songe que les beaux violons des Amati, des Stradivari et des Guarneri, pour ne citer que ceux-là, furent pour la plupart, lorsqu’ils sortaient de l’atelier de ces maîtres, utilisés par des ménétriers qui s’en servaient pour racler des contredanses, et que leurs propriétaires, ne pouvant en apprécier la haute valeur, les ont souvent mutilés, quand ils ne les

  1. L’abbé Sibire. La chélonomie ou le parfait luthier, Paris, 1806.