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Page:Grillet - Les ancêtres du violon et du violoncelle, 1901,T2.djvu/109

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Vidal appelle les longuets des violons « à taille fine » ; mais que ces deux auteurs ont négligé de dire, c’est que l’influence d’Amati ne s’y fait plus sentir comme dans le violon de 1677 décrit plus haut, et que leur facture est bien plus personnelle.

Du reste, Stradivari n’attendit pas jusque-là pour commencer à se déamatiser. Le superbe violoncelle, daté de 1689, qui appartenait à J. Delsart, l’éminent professeur au conservatoire, et que nous reproduisons pages 98 et 99, en est la preuve.

Le patron de cet instrument est le même (toutes proportions gardées) que celui des violons de 1700 à 1737. Il en est ainsi pour la voûte des tables. L’onglet des filets se dirige au tiers du coin, vers le côté du . La transparence du vernis rouge doré (nuance que Stradivari ne changea plus) fait ressortir la beauté du bois. De plus, c’est, dit-on, la première fois qu’il teinta à l’encre de Chine les chanfreins ou angles extérieurs du cheviller et de la volute.

Seuls, les bords sont moins forts et les un peu plus fines, que dans les beaux violons de M. Sarasate, dont l’un est de 1713 et l’autre de 1724.

Voici les dimensions de ce violoncelle :

Longueur de la caisse 
760 millimètres
Largeur dans le haut 
352
            au milieu 
230
            dans le bas 
450
Longueur des  
130
                de la tête 
200
Hauteur des éclisses en bas 
120
                                en haut 
120

Stradivari avait donc trouvé le patron et les proportions de ses instruments de la grande époque dès 1689, et il y a bien des chances pour que ce violoncelle nous en offre le premier exemple ; mais il continua encore assez longtemps