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Page:Grillet - Les ancêtres du violon et du violoncelle, 1901,T2.djvu/175

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leurs cinq mille francs par mois que nos ministres pourraient y suffire, etc.[1]. »

Appuyer sur la chanterelle, se dit de quelqu’un qui insiste sur un fait avec persistance.

C’est un chat qui joue du violon, pour indiquer un violoniste inhabile, qui vous écorche les oreilles.

C’est comme s’il p… dans un violon, pour dire que l’on perd son temps, que la chose désirée n’aboutira pas. Équivalent à travailler pour le roi de Prusse.

C’est une corde qu’il ne faut pas toucher :

Un jour de nobles pleurs laveront ce délire,
Et ta main déplorant le son qu’elle a tiré,
Plus juste, arrachera des cordes de la lyre
La corde injurieuse où la haine a vibré.

(Lamartine.)

Donner les violons. Payer l’orchestre d’un bal, organiser une fête à ses frais, régaler, divertir autrui.

Madelon. — « Mon Dieu, mes chères, nous vous demandons pardon. Ces messieurs ont eu la fantaisie de nous donner les âmes aux pieds, et nous avons envoyé quérir pour remplir les vides de notre assemblée. »

Molière. Les Précieuses ridicules, sc. XIII.

C’étaient les violons que les belles petites précieuses désignaient par les âmes aux pieds, dans leur argot parfumé.

Donner du mou à la chanterelle, faire un cadeau à un personnage influent.

En avant les violons ! c’est-à-dire : Vive la joie ! Vive le plaisir :

Étre un plaisant violon, se dit d’un homme ridicule.

Faire entendre les violons, offrir un concert, une fête.

« En causant avec Mme Bigot, M. Servian lui dit qu’il n’aimoit rien tant que les violons, et qu’étant procureur à Grenoble, il quittoit tous ses procès pour écouter s’il y avoit le moindre rebec dans la rue. — À propos, lui dit-elle, on dit que vous nous les ferez entendre bientôt

  1. Le Figaro, 14 septembre 1859.