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Page:Grillet - Les ancêtres du violon et du violoncelle, 1901,T2.djvu/177

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Il semble résulter de ceci que le cep, sorte de poutre percée de trous et servant à entraver les prisonniers, reçut le nom de psaltérion à cause de sa ressemblance avec cet instrument de musique[1] ; que la salle où se trouvait placé le cep ou psaltérion porta bientôt ce nom, qu’elle changea pour celui de violon, répandu partout, lorsque le psaltérion ne fut plus usité.

Cette origine de la dénomination populaire de violon, donnée à la salle d’un corps de garde qui sert de prison temporaire, nous paraît assez logique, et bien préférable au mauvais calembour :

On appelle la prison un violon, parce qu’autrefois on y était conduit par un archer.

Par trop tirer la corde rompt, en italien : Chi troppo lira la corda, la strappa.

Racler le boyau, terme vulgaire pour désigner l’action d’un violoniste.

Se donner les violons, faire le grand seigneur, le généreux.

Selon l’argent les violons, on est plus ou moins bien servi, selon que l’on dépense.

Sentir le violon, être sur le point de devenir misérable ; sentir la prison.

Jeter l’épervier en violon, se dit d’un pécheur maladroit.

Toucher une corde (toucher un mot), aborder une question, appeler l’attention sur tel point, tel côté d’une affaire.

Toucher la corde sensible :

« Parler de ce qui intéresse le plus vivement une personne, de ce qui fait le plus de peine, ou le plus de plaisir. »

(Acad., 6e édit.)

Toucher la grosse corde :

« Parler de ce qu’il y a de principal et d’essentiel dans une affaire. »

(Id.)
  1. Nous avons parlé du psaltérion dans le chapitre consacré à la rote.