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Page:Grillet - Les ancêtres du violon et du violoncelle, 1901,T2.djvu/316

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rue des Bourdonnais, puis rue et coin de l’Échelle du Temple :

Jolie lutherie, rappelant celle de Bocquay, vernis jaune. C’est sans doute sa veuve qui est mentionnée sur l’Almanach musical de 1775-1777[1].

Champion (Jean-Baptiste). — Paris, 1783. Est-ce le fils du précédent ? Il est peu connu.

Chanot (Joseph). — Mirecourt. 1760 † 1830 environ. Lutherie ordinaire. Vernis tantôt rouge ou brun foncé. Marque au feu, à l’intérieur.

Chanot (Francis). — Mirecourt 1788 † Rochefort 1823. Fils aîné du précédent.

Ingénieur de la marine, savant distingué. Rendu à la vie privée, sous la Restauration, il eut l’idée, avant Savart, de modifier la forme traditionnelle du violon, dans l’espoir d’obtenir une meilleure sonorité. Pour cela il adopta la forme guitare (à peu près comme l’alto de Pietro Guarneri, que nous avons reproduit [2]).

Les furent remplacées par des ouvertures presque droites ; les tables n’eurent plus de bords dépassant les éclisses ; un filet, ébène et ivoire, borda le tout, même les ouïes ; un attache-cordes, comme celui des guitares remplaça le cordier ; et la volute fut renversée, c’est-à-dire que sa spirale se trouva au-dessous du cheviller. Cette dernière particularité, d’un effet peu gracieux, rendait très facile la pose de la deuxième corde.

Ce violon ainsi modifié, reçut l’approbation de l’Académie des Sciences, et aussi de celle des Beaux-Arts[3]. Un très

  1. Voyez Constant Pierre, ouvrage cité.
  2. Voir p. 115 de ce volume.
  3. Moniteur universel, 1817, 26 juillet, p. 924 Id., 1819, 3 avril, p. 1001.