Page:Groslier - À l’ombre d’Angkor, 1916.djvu/110

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à l’alimentation de la population. A l’Est et à l’Ouest d’Angkor Thom, furent creusés de main d’homme, deux immenses réservoirs d’une superficie deux fois supérieure à celle de la capitale, et qui furent probablement en communication avec les grands lacs.

Dominant ces plaines et ces lacs, des aréquiers, des palmiers-sucre et des cocotiers devaient s’élever partout en nombre considérable. Les temples se voyaient de loin. Et cette végétation d’un aspect beaucoup plus exotique et tropical que celle que nous voyons actuellement, ces bassins, les fossés où se doublaient les temples, de somptueuses demeures aux tuiles vernissées, formaient un ensemble dont il est facile de se figurer le caractère.

Les inscriptions nous disent que les temples étaient ornés de grands mâts où flottaient des oriflammes. Les bas-reliefs nous confirment, ainsi que les coutumes actuelles, ce goût des anciens Cambodgiens pour les étoffes déployées au soleil. Les sampans, les demeures en étaient pavoisées, les cortèges se déroulaient sous leurs mille flottements.