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Page:Groslier - À l’ombre d’Angkor, 1916.djvu/190

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XXXVII

1er janvier 1914.

Subitement, comme s’il s’était déclenché mécaniquement, le régime des vents annuels vient de s’établir. De tous les points du royaume, des cerfs-volants commencent à s’élever. Des lanières de rotin tendues dans leurs armatures vibrent dans l’air avec des ronflements de frelons. Et les nuits seront bercées par ces jouets légers, murmurant chacun sa note éolienne et monotone.

Depuis trois jours, je suis la route de Bantei Chhma, remontant de nouveau au Nord du pays, vers ces monts Dangrek où le Prah Vihear m’a déjà attiré. Mais, tandis que ce temple se dresse, juste au Nord du pays sur le sommet de la grande barrière rocheuse, Bantei Chhma, au Nord-Ouest est tapi à ses pieds, au delà d’interminables forêts clairières.