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Page:Groslier - À l’ombre d’Angkor, 1916.djvu/224

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des inerties profondes, et la splendeur du programme élaboré par l’aristocratie qui sut insuffler aux artistes la flamme et l’envol qui devaient racheter la pauvreté de l’architecture ?

Certes, l’indouisation intellectuelle et religieuse du Cambodge ne s’est pas faite brusquement. De l’époque reculée où elle pénétrait lentement, il ne nous reste pas d’édifices, ni aucun motif décoratif dont l’apparition lointaine, certifiée par l’histoire et l’épigraphie, nous donne un point de départ précis.

Comment, concurremment avec la littérature définitivement introduite au VIe siècle, et dont ils s’inspirèrent, les éléments d’origine indoue de l’art décoratif khmer se transformèrent-ils au Cambodge et s’adaptèrent-ils à ces cerveaux neufs et primitifs encore ; par quels tâtonnements la pierre succéda-t-elle au bois ? — voilà de belles questions dont il importerait de démêler la solution à travers une transformation de peuple, telle qu’on en chercherait sans doute en vain, dans le monde, des résultats comparables.

Au point de vue purement plastique, le problème m’apparaît d’une clarté parfaite. On découvre aisément les phases du remplacement du bois par la