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Page:Groslier - À l’ombre d’Angkor, 1916.djvu/223

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et toutefois lui être inférieur, les meilleurs ouvriers ayant été accaparés.

Quelles sont les causes de cette fixité singulière de l’art khmer, qui, de la première époque à la dernière, demeure semblable à lui-même ?

La diversité des parties du royaume, les rivalités, les races différentes même qui le composaient, ont peut-être empêché l’évolution logique d’une seule école. Il y eut des mélanges, des emprises et des sauts en avant, des retours en arrière, qui motivent cette absence d’unité, de progression régulière que nous trouvons toujours dans toutes les époques de culte, de politique et de convictions uniformes. Le nombre, la grandeur et l’édification successive et précipitée des monuments n’indiquent que la volonté de cette classe dirigeante que rien ne faisait reculer et qui était seule soumise aux fluctuations d’une théogonie introduite complètement depuis peu.

N’est-ce pas là, ajouté à ce que je disais au chapitre précédent, les motifs de ce déséquilibre que l’on constate entre la médiocrité de la construction proprement dite, œuvre du peuple obscur qui se défend et garde en lui des impulsions ou