Aller au contenu

Page:Guyot - Les principes de 89 et le socialisme.djvu/230

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

chose pour les ouvriers ; » les socialistes ont une telle confiance dans leur naïveté qu’ils annoncent tout haut à ces braves gens le rôle de dupes qu’ils veulent leur faire jouer.

On leur a déjà donné la réglementation du travail des femmes, des filles mineures, des enfants. Du moment qu’on règle le travail des femmes adultes, le principe de l’ingérence est établi : donc, on élimine d’abord les femmes de certains métiers ; dans ceux où la femme et l’homme collaborent, le travail des femmes, devra être abaissé au niveau de celui des hommes. Des sénateurs, comme M. Maxime Lecomte, le proposeront, et il sera appuyé même par de braves gens qui se diront que onze heures de travail, c’est long, et ne verront pas les répercussions résultant d’une pareille ingérence de l’État.

Réduction des heures de travail, soit : mais maintien du salaire ! et s’il est réduit, grèves, comme à Amiens ; envahissement d’ateliers, de manufactures, destruction des objets fabriqués, sentiments de haine. Toutes les relations de la vie sont imbibées d’un pétrole moral qui, à la moindre étincelle, prend feu et fait explosion.

La politique socialiste essaye de mettre toutes les forces sociales des communes, de l’État, au profit des salariés dociles aux chefs socialistes contre les patrons, chefs d’ateliers petits ou grands, propriétaires, tous ceux qui, ingénieurs, directeurs à un titre quelconque, font partie du capitalisme.

Comme instruments de cette politique, les socialistes se servent des conseils de prud’hommes, dans lesquels les juges ouvriers ont pour mandat impératif