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Page:Guyot - Les principes de 89 et le socialisme.djvu/231

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de toujours donner tort aux patrons. C’est ainsi qu’ils comprennent l’impartialité et la justice. Leurs élections faites dans ces conditions sont annulées par le Conseil de Préfecture et par le Conseil d’État, il est vrai ; mais pendant six ou huit mois, ils ont fait comparaître devant eux des patrons, les ont traités avec grossièreté et les ont condamnés.

Je ne reviendrai pas sur ce que j’ai dit, dans la Tyrannie socialiste, sur la Bourse du travail, mais si la Bourse du travail a été fermée à Paris, les établissements de ce genre se sont multipliés dans les départements.

En juillet 1891, il n’y avait que douze Bourses de travail, dix-neuf en novembre 1892. Aujourd’hui on en compte trente-deux dans les trente et une villes, (Bordeaux possède deux Bourses du travail) dont voici la liste : Agen, Aix, Alger, Angers, Angoulème, Béziers, Boulogne-sur-Mer, Bordeaux, Cahors, Carcassonne, Cette, Châtellerault, Cholet, Cognac, Cours, Dijon, Lyon, Marseille, Montpellier, Nantes, Nice, Paris, Nîmes, Rennes, Roanne, Saint-Étienne, Saint-Girons, Saint-Nazaire, Toulon, Toulouse, Tours.

La plupart continuent les mêmes errements que la Bourse du travail de Paris. Ce sont des agences électorales et des foyers de révolution sociale. Les succès électoraux inattendus qu’a préparés, aux frais des contribuables, cette institution, ont redoublé l’ardeur de ceux qui exploitent ce genre d’établissements.

La tyrannie des syndicats s’affirme de plus en plus. Défense à un patron de prendre des ouvriers non syndiqués ou mise en interdit de sa maison, défense