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Page:Guyot - Les principes de 89 et le socialisme.djvu/272

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économique, sinon politique, des peuples qui auront su sauvegarder leurs libertés individuelles.


Non seulement ces rétrogrades, dans leur morphologie sociale, reviennent aux vieilles formes, mais dans leur physiologie, ils ramèneraient les groupes humains les plus développés aux types primitifs, grossiers et impuissants. Car, ce à quoi ils aspirent, c’est à la subordination des capables aux incapables, de sorte que, d’après leur plan, les changements, au lieu de se faire dans le sens de l’évolution, se feraient dans le sens de la régression et que la lutte pour l’existence aurait pour but le triomphe des impuissants sur les forts, des parasites sur les producteurs. Le symbole de cette politique, ce serait Prométhée enchaîné par les pygmées et mangé par les poux.


IV. — Tandis que l’évolution rend l’individu de plus en plus indépendant de ses intérêts, le propriétaire de la glèbe, le débiteur de la dette, le contribuable de la contribution, l’actionnaire de l’action, le rentier de son titre au porteur, le capitaliste du morceau de papier qui représente sa copropriété, l’ouvrier de son travail, le commerçant de sa marchandise, en un mot sépare l’homme de la chose, — dans la conception socialiste, la chose ressaisit l’homme et l’absorbe.

Le communisme a existé au début des sociétés ; donc, les socialistes nous le montrent comme idéal de l’avenir : et pourquoi pas aussi la hutte du sauvage, son vêtement de peau, sa hache de pierre, son fétiche, son tison précaire, et ne pas nous présenter, comme