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Page:Hérodien - Histoire romaine, depuis la mort de Marc-Aurèle jusqu'à l'avénement de Gordien III (trad Léon Halévy), 1860.djvu/259

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point de mourir ; il voulut éprouver comment les soldats supporteraient cette nouvelle. Mais ceux-ci, dès qu’ils cessèrent absolument de voir le prince, et que ce bruit eut frappé leurs esprits, firent éclater leur fureur. Ils n’envoyèrent plus à Antonin la garde accoutumée, et, se renfermant dans leur camp, demandèrent à voir Alexandre dans les temples. Antonin, pénétré alors d’une grande terreur, prit avec lui Alexandre, et, le plaçant à ses côtés dans la litière impériale, qui étincelait d’or et de pierres précieuses, vint au camp avec le jeune prince.

XXIII. Les portes s’ouvrent, on les accueille, on les conduit dans le temple du camp. Les soldats saluaient Alexandre avec une joie extraordinaire ; ils le poursuivaient de leurs acclamations, et traitaient Antonin avec une froideur marquée. Il en fut courroucé ; il passa la nuit dans le temple, tourmenté de cette injure, et furieux contre les soldats. Le lendemain, il ordonna que tous ceux qui s’étaient fait remarquer par la chaleur de leurs acclamations fussent arrêtés comme des séditieux et des perturbateurs, et conduits au supplice. Mais les soldats, transportés d’indignation, poussés d’ailleurs par tant d’autres motifs de haine pour Antonin, veulent renverser enfin un empereur déshonoré. Ils pensent surtout qu’il faut secourir leurs