Page:Hérondas - Mimes, trad. Dalmeyda, 1893.djvu/86

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vacances. Mais si tu veux, Lampriskos, que ces déesses te donnent biens et prospérité, ne lui applique pas moins de…

LAMPRISKOS.

Trêve de prières, Métrotimé : il n’en aura pas moins ce qu’il mérite. Holà, Euthiès, Kokkalos, Phillos ! ne le chargerez-vous pas bien vite sur vos épaules ? Attendez-vous la pleine lune, comme Akesaios[1], pour le dépouiller ? Mes compliments pour tes exploits, Kottalos. Il ne te suffit plus de jouer simplement aux osselets[2], comme tes camarades : c’est au tripot des portefaix que tu vas jouer de l’argent ? Attends, je te rendrai plus sage qu’une fille et tu n’oseras plus toucher à un fétu, puisque c’est toi qui l’as voulu. Où est la forte courroie, le nerf de bœuf qui me sert à régler leur compte aux vauriens mis aux fers ? Allons, passez-le-moi tout de suite et ne me faites pas monter la bile !

KOTTALOS.

Non, non ! je t’en conjure, Lampriskos, par les Muses, par ta barbe, par la vie de Kottis[3], pas la forte courroie, l’autre !

  1. Akesaios. Ce proverbe s’appliquait aux lambins. Cf. Zenob., I, 41. Akesaios était, dit-on, le pilote de Nélée : il remettait toujours le départ à la pleine lune, pour y voir clair.
  2. Jouer simplement aux osselets. Nous traduisons παίζειν, leçon de la seconde main.
  3. Kottis est peut-être la fille de Lampriskos.