Page:Hérondas - Mimes, trad. Dalmeyda, 1893.djvu/96

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parle, l’endormie, qui bâilles aux corneilles. Est-ce qu’elle fait seulement attention à ce qu’on lui dit ? Elle reste là sans bouger à me faire des yeux ronds comme une écrevisse. Va, te dis-je, appelle le néocore. Fainéante, goulue[1] ! ni fête ni jour ouvrable[2] ne te trouve bonne à rien et tu ne grouilles pas plus qu’une borne. J’en atteste le dieu, Kudilla, tu me fais bouillir, quand je m’étais promis de ne pas m’échauffer ; oui, j’en atteste le dieu, un jour viendra où[3]

KOKKALÉ.

Crois-tu donc, Kunno, que tout se fasse si vite au gré de nos désirs ? C’est une esclave, et l’esclave a l’oreille paresseuse.

KUNNO.

Mais plus elle va, plus elle est intolérable !

KOKKALÉ (à l’esclave).

Holà, reste ici. Le portique s’ouvre et le sanctuaire apparaît. Vois, ma chère Kunno, vois toutes ces merveilles : ne dirait-on pas que ces sculptures sont d’une autre Pallas ? — soit dit sans blesser la déesse ! — Et cet

  1. Fainéante, goulue ! Le mot λαίμαστρον nous était inconnu : il se rattache au verbe λαιμάω. Crusius en rapproche l’allemand « Fressack », nom de chose appliqué à une personne, comme le mot grec.
  2. Ni fête ni jour ouvrable. Nous adoptons la correction de Weil ὁρτή pour ὀργή.
  3. Un jour viendra où… La lecture et l’interprétation du vers omis sont fort douteuses.