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Page:Haeckel - Religion et Évolution, trad. Bos, 1907.djvu/107

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construire un petit nombre d’organes primitifs simples, les feuillets germinatifs ; plus tard seulement et peu à peu, ils se différencient et donnent naissance aux nombreux organes distincts dont on ne trouverait pas encore la trace dans le germe. La loi fondamentale biogénétique nous apprend comment, alors, les grandes lignes du début de l’histoire de la race sont reproduites ou récapitulées par les processus épigénétiques de l’histoire de l’être individuel et ces faits à leur tour ne s’expliquent que par la mémoire inconsciente du plasma, par la « Mneme de la substance vivante » contenue dans les cellules embryonnaires et surtout dans leurs noyaux.

Le résultat le plus important de ces découvertes modernes, c’est, avant tout, ce fait acquis par la psychologie, que l’âme personnelle a un commencement déterminé et qu’il est possible de préciser, à un cheveu près, l’instant auquel la psyché commence d’exister ; c’est, en effet, l’instant où s’opère la fusion des deux cellules-parents, de l’ovule et du spermatozoïde. Ainsi donc, ce que nous appelons « esprit de l’homme » et « âme de l’animal » n’existait pas auparavant, mais se produit, comme un fait nouveau, au moment de la fécondation ; c’est chose liée à la constitution chimique du plasma qui, dans les noyaux de l’ovule maternel et du spermatozoïde paternel, est le porteur matériel de l’hérédité. Comment un tel être, qui s’est produit dans le temps, pourra ensuite devenir « immortel » — c’est ce qu’on ne saisit pas.

L’examen comparatif de la simple âme cellulaire, chez les Infusoires monocellulaires, et du rudiment d’âme individuelle dans l’embryon monocellulaire de