Aller au contenu

Page:Haeckel - Religion et Évolution, trad. Bos, 1907.djvu/108

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’homme et des animaux supérieurs, nous convainc immédiatement que le fait d’avoir une âme n’est pas lié, comme on l’admettait autrefois, à la possession d’un système nerveux développé. Celui-ci fait encore défaut chez beaucoup d’animaux inférieurs et chez toutes les plantes, et néanmoins des formes d’activité psychique sont partout présentes avant toute autre la sensation, l’excitabilité et l’activité réflexe. Tout plasma vivant est donc animé et, en ce sens, l’âme est une fonction partielle de la vie organique en général. Mais les facultés supérieures de l’âme, en particulier, les manifestations de la conscience ne se développent que peu à peu chez les animaux supérieurs, chez lesquels, (par suite de la division du travail entre les organes), c’est le système nerveux qui accomplit ces fonctions particulières.

Parvenus à ce point, il peut y avoir intérêt pour nous à jeter encore un regard sur le système nerveux central des vertébrés, de cette grande famille dont nous nous considérons nous-mêmes comme la floraison suprême et la plus accomplie. Ici aussi, les faits anatomiques et embryologiques nous parlent, mieux que tous les autres, un langage absolument clair et sans ambiguïté. Chez tous les vertébrés, depuis les poissons inférieurs jusqu’à l’homme, l’organe de l’âme se présente partout, dans l’embryon, sous la même forme et disposé de la même manière comme une simple gouttière cylindrique, située du côté dorsal, sur la ligne médiane du corps embryonnaire. La partie antérieure de cette « gouttière médullaire » s’élargit de manière à figurer une vésicule en forme de crosse, l’ébauche du cerveau ; la partie postérieure, plus mince, devient la moelle épinière. La