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Page:Haeckel - Religion et Évolution, trad. Bos, 1907.djvu/110

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Quant à la signification spéciale des diverses parties du cerveau, en tant qu’organes des diverses fonctions psychiques, nous sommes renseignés grâce aux grands progrès de la physiologie expérimentale moderne. Les recherches instructives de Goltz, Munk, Bernard et de beaucoup d’autres physiologistes ont montré que la conscience normale, le langage, la perception interne sont liés à certains domaines déterminés de l’écorce cérébrale et que ces diverses parties de l’âme sont anéanties par la destruction de leurs organes respectifs. Les expériences les plus instructives ont d’ailleurs été réalisées inconsciemment par la nature elle-même. Car les maladies de ces divers domaines nous apprennent comment la destruction partielle ou totale des cellules cérébrales qui les constituent (neurones ou cellules ganglionnaires), entraîne la suspension partielle ou totale de leurs fonctions. Sur ce point encore, c’est Virchow qui a ouvert la voie, car le premier, il a examiné minutieusement, au microscope, les changements les plus délicats des cellules malades et expliqué par là toute la pathologie. Je me rappelle avec précision, aujourd’hui encore, une observation qui fit sur moi la plus profonde impression (cela se passait pendant l’été de 1855, à Würzbourg). Dans le cerveau d’un aliéné, qui ne présentait rien de particulier à un examen superficiel, le regard pénétrant de Virchow avait remarqué une petite tache suspecte ; lorsqu’il me la confia pour que je l’examine au microscope, j’y trouvai une grande partie des cellules ganglionnaires altérées, ayant subi une dégénérescence en partie graisseuse, en partie calcaire. Les remarques instructives