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Page:Haeckel - Religion et Évolution, trad. Bos, 1907.djvu/119

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qu’ait créées le papisme romain : le célibat obligatoire du clergé catholique, la confession auriculaire et le commerce des indulgences. Bien que ces institutions tardives de l’Église romaine n’aient rien à voir avec l’organisation primitive de l’Église des vieux catholiques et du christianisme pur, bien que leurs conséquences immorales soient connues de tous comme préjudiciables à la famille et à l’état, elles subsistent cependant, aujourd’hui encore, comme avant la Réforme. Plus d’un prince protestant encourage, malheureusement, l’arrogance du clergé ultramontain en ce sens qu’il va faire à Rome le « Voyage de Canossa » et courber le genou devant le grand charlatan du Vatican.

Il est également fort regrettable que le goût croissant pour le luxe extérieur et la pompe fastueuse, caractéristiques des soi-disant « mœurs nouvelles », portent un grave préjudice à la véritable religion intérieure. Rien ne témoigne d’une façon plus frappante de cet esprit d’ostentation de la part de l’Église, que la splendide cathédrale nouvelle, de Berlin, qu’on prendrait pour une église catholique et non pour un temple protestant. Dans l’Inde, j’ai souvent rencontré des prêtres et des pèlerins qui croyaient faire plaisir à leur Dieu en tournant des roues de prières, ou bien en dressant des moulins de prières qui, lorsque le vent était favorable, mettaient en mouvement ladite roue. On pourrait introduire, dans le même but, l’usage de l’invention moderne des automates : dans la cathédrale de Berlin, on placerait des prieurs automatiques, ou des indulgences automatiques qui pour un mark rachèteraient les péchés véniels, pour vingt marks les péchés