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Page:Haeckel - Religion et Évolution, trad. Bos, 1907.djvu/134

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III. Période mésozoïque (11 millions d’années) = 2 heures 38 minutes.
IV. Période cénozoïque (3 millions d’années) = 43 minutes.
V. Période anthropozoïque (0,10,2 millions d’années)2 minutes.

Si l’on évalue la durée de ce qu’on appelle « l’histoire universelle » (càd. de l’histoire de la civilisation humaine) à 6 000 ans, il en résulte que cette période ne représente que les cinq dernières secondes du « jour de la création » (— l’ère chrétienne n’aurait pas encore duré deux secondes !! —). Cf. Prométhée, 1899, Xe année, p. 381.

Remarques

1. Notion d’évolution (p. 9). — Aujourd’hui encore dans les différentes sciences, la notion d’évolution est si diversement comprise et définie qu’il importe de préciser dès le début le sens général que nous donnerons ici à ce terme. J’entends par « évolution », au sens le plus large du mot, les continuelles « modifications de la substance », en prenant pour base la notion fondamentale de substance telle que l’a posée Spinoza ; dans cette notion la « force et la matière » (énergie et matière) — ou « l’esprit et la nature » (Dieu et le monde) sont indissolublement unis. L’histoire de l’évolution, au sens le plus large, est donc « l’histoire de la substance », ce qui implique que la « loi de substance » soit considérée comme universellement valable. Par elle, la « loi de conservation de la matière » (Lavoisier, 1789) et la « loi de conservation de l’énergie » (Robert Mayer, 1842) demeurent inséparables l’une de l’autre, quelque différence que révèle la forme de modification du devenir. Cf le chapitre XII de mes Énigmes de l’Univers (loi de substance).

2. Laplace et le Monisme (p. 11). — La presse orthodoxe s’est récemment efforcée de nier la célèbre « profession athéiste » du grand Laplace, qui n’est cependant que la conséquence loyale de son génial « système du monde » ; des publicistes ont été jusqu’à prétendre que ce philosophe moniste avait, à son lit de mort, fait une profession de foi catholique ; à l’appui de cette assertion, on invoque le témoignage d’un prêtre ultramontain. Il est inutile de discuter au sujet de l’amour