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Page:Haeckel - Religion et Évolution, trad. Bos, 1907.djvu/135

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de la vérité qui anime de pareils fanatiques « serviteurs de Dieu ». L’Église tient les faux témoignages de ce genre, pourvu qu’ils aient pour but « l’honneur de Dieu » (c’est-à-dire son propre avantage), pour des œuvres pies (pia fraus). Par contre, il est intéressant de rappeler ce que répondit, il y a cent vingt ans, un ministre des cultes prussien, M. de Zedlitz, au consistoire de Breslau, qui lui représentait que « le meilleur sujet était celui qui croyait le plus » ; Zedlitz écrivit : « Sa Majesté (Frédéric le Grand) n’est pas disposée à faire reposer la sûreté de l’État sur la bêtise des sujets ». Cf. l’excellente conférence du Dr J. Unold : Devoirs et fins de la vie humaine, (Collection Teubner, Leipzig, 12 fascicules, p. 6). À ce libéral Ch. de Zedlitz, qui cherchait à favoriser la liberté de la pensée dans l’enseignement des écoles prussiennes, s’oppose, comme un triste antipode, le ministre actuel des cultes Robert de Zedlitz, qui en 1891, présenta, au Landtag prussien, la loi conservatrice et ultramontaine sur les « Écoles populaires ». Cette loi, qui mérite d’être flétrie, tendait à soustraire les écoles populaires à la pédagogie scientifique, pour les livrer à la hiérarchie papiste ; elle souleva une opposition si générale de l’opinion publique, qu’il fallut la retirer. Cf. ma brochure sur Les vues philosophiques sous leur aspect le plus récent, (liv. II des Conférences populaires, p. 327).

3. Géologie moniste (p. 12). — Ch. de Hoff (à qui, comme à Wolff et à Lamarck, on n’a rendu que tardivement justice !) avait, dès 1822, à Gotha, posé les bases de la géologie naturelle, sur lesquelles ensuite, en 1830, Ch. Lyell édifia ses principes de géologie. « Dans l’exposé de ses idées fondamentales nous trouvons cette conception élevée de l’unité, de la constance de l’être et de l’action de la nature, de cette nature qui, au cours d’espaces de temps incalculables, lentement et constamment, crée selon des lois invariables, transformant et développant sans cesse les choses présentes. » Cf. la Biographie scientifique du Dr Otto Reich : Ch. E. von Hoff, précurseur des géologues modernes, Leipzig, 1905. En outre, Jean Walther, Introduction à la géologie, Iéna, 1893, 1re partie, p. 15.

4. Moïse ou Darwin (p. 13). — On trouve un excellent exposé populaire de cette importante alternative et, en particu-