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Page:Haeckel - Religion et Évolution, trad. Bos, 1907.djvu/45

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drement de la théorie de l’évolution », ou du « lit de mort du darwinisme ».

Le plus grand triomphe qu’ait cependant remporté notre théorie de l’évolution, c’est qu’elle a forcé, au début du xxe siècle, sa plus puissante adversaire, l’Église, à s’adapter à elle et à faire la première tentative en vue d’établir la bonne harmonie entre le darwinisme et le dogme. Plusieurs essais timides avaient déjà été tentés en ces dix dernières années, par divers théologiens et philosophes libres-penseurs, mais sans beaucoup de succès. Cependant, le mérite d’avoir conduit à terme cette tentative hardie, d’avoir traité la question d’une manière large en faisant preuve de connaissances approfondies, revient à un jésuite, le P. Erich Wasmann, de Luxembourg. Cet entomologue pénétrant et érudit s’était déjà fait connaître avantageusement parmi les zoologistes par une série d’excellentes observations sur la vie des fourmis et des parasites qui élisent domicile dans leurs demeures, en particulier des petits coléoptères qui, précisément en s’adaptant à ces conditions spéciales de vie, subissent une transformation très curieuse ; il avait démontré que ces transformations frappantes ne s’expliquaient d’une manière plausible que si l’on admettait que ces parasites des fourmis provenaient d’autres espèces d’insectes, ayant mené une existence indépendante. Les articles épars, dans lesquels Wasmann expliquait ces phénomènes biologiques tout à fait dans le sens de Darwin, parurent d’abord (1901-1903) dans la revue catholique « Voix de Maria-Laach » ; ils sont aujourd’hui réunis en un volume intitulé : « La biologie moderne et la théorie de l’évolution » (publié à Fribourg