Aller au contenu

Page:Haeckel - Religion et Évolution, trad. Bos, 1907.djvu/44

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dans toutes les branches de la science. Enfin, un grand nombre d’ouvrages populaires excellents ont contribué à répandre le transformisme dans le grand public.

Cependant, le progrès le plus important et le plus heureux qu’ait accompli la science a consisté en ce fait, qu’au cours de ces trente dernières années l’idée d’évolution a trouvé accès dans toutes les branches distinctes de la biologie et s’est fait reconnaître comme leur base indispensable. Des milliers de découvertes et d’observations nouvelles, faites dans toutes les branches de la botanique et de la zoologie, de la protistique et de l’anthropologie, sont devenues autant d’arguments à l’appui du transformisme, autant de données empiriques sur l’histoire des familles. C’est surtout le cas pour les progrès merveilleux de la paléontologie, de l’anatomie comparée et de l’ontogénie ; mais cela vaut également de la physiologie, de la chorologie et de l’œcologie. Combien, grâce à tout cela, notre point de vue s’est élargi et notre conception moniste de la nature unifiée, c’est ce dont témoignent tous les manuels modernes de biologie ; si on les compare à ceux qui exprimaient, il y a quarante ou cinquante ans, la substance de nos connaissances relativement à la nature, on est forcé de reconnaître que le progrès est incroyablement grand. Les sciences anthropologiques un peu plus éloignées : l’ethnographie et la sociologie, l’éthique et la jurisprudence, elles aussi, contractent des liens toujours plus étroits avec la théorie de la descendance et ne peuvent plus se soustraire à son influence. En présence de ces faits, il n’y a que sottise et absurdité de la part des périodiques théologiques et métaphysiques à parler aujourd’hui encore de « l’effon-